Depuis plus de dix ans maintenant le collectif TSF rassemble des artistes autodidactes devenus maîtres de la peinture murale à la bombe. Venus de tous les horizons, situés sur plusieurs continents, ils sont au départ graffeurs, décorateurs, photographes, illustrateurs, et ont chacun développé leurs propres spécialités. Là où l'un privilégie la pratique du lettrage ou du symbolisme, l'autre donnera sa préférence à la 3D ou l'anamorphose. Certains offrent un monde réaliste, d'autres nous transportent dans un univers fantastique, épuré, sauvage ou onirique.

TSF c'est la réunion de leurs compétences si différentes dans des œuvres communes. Plus qu'un collectif, les trois lettres sont la signature d'un artiste polycéphale, presque virtuel mais bien vivant dans la multiplication des bras et des envies. La fusion de plusieurs styles en donnerait donc un seul, unique et infalsifiable. Souvent à trois ou quatre, parfois à neuf ou dix selon les possibilités, ils produisent ainsi plus d'une centaine de fresques par année. Des œuvres magistrales, étonnantes, cruelles ou poétiques, des horizons redéfinis, des histoires, des messages, des rêves, des sourires, des détails...

Alors bien sûr il y a les commandes de sociétés ou de particuliers. Mais il y a surtout les friches industrielles, les murs abandonnés dont on ne pense même plus qu'ils ont des oreilles et à qui TSF va offrir des regards. D'abord il y a la longue discussion qui se construit entre les artistes, parce que lancer un projet c'est savoir marier la cohérence avec les envies et les particularités de chacun. Un échange précieux qui signe l'accord et l'apport de tous. Alors seulement la fresque peut naître, sous les différentes mains qui n'hésitent pas à repasser sur le trajet des autres, mêlant au plus profond leurs différences pour devenir un seul.